L'effeuillage précoce, une alternative efficace
Des effets positifs, peu d’inconvénients
L’effeuillage précoce consiste à enlever totalement ou en partie les feuilles dans la zone fructifère. En améliorant l’aération des grappes et la pénétration des produits phytosanitaires, il favorise la qualité de la vendange.
Les essais menés ces cinq dernières années par les Chambres d’agriculture du Vignoble Champenois, en partenariat avec les GDV de l’Aube et de la Marne, montrent une limitation significative du botrytis grâce à cette technique. En particulier dans des vignes à forte vigueur, on observe de 40 à 60% d’efficacité contre le botrytis. L’exposition des raisins à la lumière permet également de limiter la croissance de l’oïdium et améliore le dépôt de produits phytopharmaceutiques sur grappe.
La quantité de produit retrouvée sur les grappes est supérieure d’environ 50% à celle déposée sur les grappes d’un rang non effeuillé (source IFV).
Dans les différents essais, aucune différence significative n’a été observée sur le degré potentiel comme sur l’acidité. De la même façon, les effeuillages précoces (stade nouaison) réalisés dans les conditions caniculaires de 2015 et 2016 sur plusieurs sites aubois n’ont pas occasionné de symptômes d’échaudage (les pellicules de raisins des vignes effeuillées précocement semblent plus résistantes). En revanche, les grappes des vignes effeuillées sont plus exposées à la grêle.
Quand et comment réaliser un effeuillage ?
Pour être efficace, l’effeuillage doit être réalisé à la nouaison sur la face exposée au soleil levant. L’intensité de l’effeuillage est importante pour réussir sa lutte préventive. L’effeuillage des deux faces de la vigne n’améliore pas significativement l’état sanitaire du raisin et présente des risques accrus d’échaudage, tout comme un effeuillage plus tardif à véraison, qui aura moins d’intérêt sur les maladies.
Si l’effeuillage peut être réalisé manuellement, cette méthode coûteuse doit être réservée aux petites surfaces. Plusieurs effeuilleuses sont disponibles en Champagne. Une étude comparative, réalisée par les Chambres d’agriculture, a permis de caractériser ces différents matériels en prenant en compte le nombre de demi-rangs travaillés, la hauteur de travail, le taux d’effeuillage, le taux de blessure des grappes ou encore la vitesse d’avancement.
Une pratique à raisonner
Le choix des parcelles doit être fait suivant la vigueur, la sensibilité au botrytis ou à l’oïdium. Le choix du matériel doit se faire en fonction du parcellaire et de l’objectif recherché. Plus globalement, cette technique doit s’inscrire dans une démarche de gestion des vignes qui prend en compte la fertilisation, l’entretien du sol ou encore la pulvérisation.
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